Histoire de la commune

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Commune formée de la fusion de deux paroisses : Houlbec, sur le plateau, et Cocherel, dans le vallon, sur la rive droite de l'Eure ; la fusion est attestée au début du 17e siècle, mais semble être plus ancienne. Le site formé par l'église de Cocherel, le cimetière, le tombeau d'Aristide Briand et leur environnement est classé le 15 novembre 1934 ; le site formé par l'Eure, le pont et les moulins de Cocherel est classé le 16 août 1977

Houlbec comprend le Haut-Houlbec, sur le plateau, et le Bas-Houlbec, dans le vallon où coule le ru, alimenté par des sources creusées dans le talweg. Vers le Nord-Ouest, le coteau du Bas-Houlbec est couvert par le bois d'Houlbec, troué d'excavations (pierres à meules) où fut édifiée une enceinte fortifiée. Une occupation est attestée dès l'époque néolithique par des vestiges mobiliers retrouvés sur différents sites : outils en silex, haches polies, polissoir en grès ; en 1685, on découvrit à Houlbec une sépulture collective néolithique comprenant une vingtaine de squelettes et du mobilier. En 1234, Houllebet est mentionné dans une bulle de Grégoire IX. Le 16 mai 1364 se déroule à Cocherel la bataille dans laquelle l'armée française, dirigée par Du Guesclin, combattit les Anglais et les Navarrois (monument à Hardencourt-Cocherel).

En 1391, le livre des jurés de l'abbaye de Saint-Ouen précise que le pressoir banal de Cocherel, appartenant aux religieux de l'abbaye, est utilisé par les paroissiens de Chambray. Le territoire de la paroisse d'Houlbec-Cocherel comprenait 4 fiefs : Houlbec le Prey, alias Houlbec, et Houlbec la Salle relevant de la vicomté châtellenie de Pacy (le manoir d'Houlbec La Salle, situé dans le vallon, près de l'église, est détruit après 1789) ; le fief du Haut-Cocherel relevant de la baronnie de Crèvecoeur ; le fief du Bas Cocherel, anciennement fief de St-Ouen, relevant de la baronnie de St-Pierre-de-Bailleul, et appartenant à l'abbaye de St-Ouen jusqu'en 1578.
​​​​​​​La commune compte deux églises, une dans le vallon du Bas-Houlbec (église Saint-Pierre) et l'autre à Cocherel (église Notre-Dame) et quatre châteaux : à Houlbec, celui de l'ancien fief d'Houlbec-la-Salle, détruit à la Révolution ; celui d'Houlbec-le-Prey, détruit à la fin du 19e siècle, dont il reste une partie des communs (étudié) ; celui reconstruit au début du 20e siècle (étudié) ; à Cocherel, un château, en partie détruit. Au 19e siècle, on recense de la culture de céréales, un petit vignoble, des carrières de pierres à meules de moulins (calcaire de Brie) dans les bois d'Houlbec, 2 tuileries ; à la fin du 19e siècle : 3 briqueteries, 2 moulins à blé, 2 fabriques de boutons, 1 fabrique de meules de moulins, des laiteries, 2 lavoirs. Les carrières de silex carié ou pierre meulière donnent une pierre de qualité recherchée. Cocherel, qui est partagé entre deux communes et deux cantons (Hardencourt-Cocherel, canton de Jouy-sur-Eure), doit sa notoriété à la présence d'Aristide Briand, qui y achète une propriété en 1908 (la Maison normande) ; après la guerre, il en acquiert d'autres sur Cocherel (autour de l'église : les Hulottes, la Chebuette ou ancien presbytère) et vers Rouvray et Hardencourt (la Ramière) , ainsi que la Cailleterie. Il posséda en tout jusqu'à 700 ha de terres et bois sur l'ensemble de la commune. Le 16 août 1977, le site de Cocherel formé par l'Eure, le pont et les moulins, devient site classé.


Ses édifices emblématiques

Place dite carrefour d’Houlbec : Carrefour en étoile aménagé au 19e siècle. Deux des six routes sont bordées de tilleuls. Trois édicules sont placés au milieu de trois fourches formées par les routes des écoles, de Gaillon, de la Chapelle et de Mercey. Deux de ces monuments datent de la seconde moitié du 19e siècle : une croix de carrefour et une colonne monumentale de la Vierge ; au 20e siècle s'est ajouté un monument aux morts de la guerre de 1939-1945. Dans le fond, la place est fermée par la mairie-école.
La croix de chemin (ou croix de carrefour) érigée dans la seconde moitié du 19e siècle au carrefour d'Houlbec, entre la route des écoles et la route de Gaillon ; fait partie de l'ordonnancement général de la place.

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Eglise St Pierre du Bas Houlbec : De la construction du 16e siècle subsiste le croisillon nord, épaulé par des contreforts d'angle. De nombreux travaux furent exécutés au 19e siècle. En 1986 les vitraux du 19e siècle furent restaurés. Dans le cimetière, se trouvent les sépultures de la famille Aulanier du Hallay, des députés Castelli et Ambroise Bully ; tombe collective des abbés Lemaître et Brunet.

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Le lavoir de Cocherel : Lavoir probablement construit au 19e siècle. Subsistent des éléments du mécanisme qui permettait de monter et descendre la plate-forme en bois (disparue) en fonction du niveau de l'eau.

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Le Château de Cocherel : Château construit au 17e siècle en briques et pierres, formé d'un corps de logis de plan rectangulaire, simple en profondeur, avec tourelle carrée au Nord-Ouest. Transformé au 19e siècle, notamment par l'ajout d'un corps de bâtiment formant terrasse avec baies en arcade donnant sur le jardin. Le parc était composé de deux parties : le long de la rivière, un parc à l'anglaise ; à gauche de la rivière, une prairie et un potager. Resté pendant 125 ans dans la famille Crucius de la Croix. Logis détruit en 1944 par les bombardements ; subsiste une partie des communs

Ferme dite Les Hulottes : Ancienne ferme de 14 hectares achetée par Aristide Briand vers 1913-1914 et aménagée en lieu de résidence : construction d'un pigeonnier, transformation des dépendances. Les deux chouettes de pierre qui ornent le portail furent commandés par Briand au sculpteur Emille Guillaume. Le jardin tel qu'on peut le voir aujourd'hui fut créé par le propriétaire actuel.

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Château d’Houlbec : château construit dans la seconde moitié du 18e siècle, probablement à l'emplacement d'une ferme, visible sur les plans du milieu du 18e siècle, sans toutefois en réutiliser les bâtiments. Au début du 20e siècle, la propriétaire Mme de Rodaz, qui recevait dans son château des artistes et intellectuels en vue, fait agrandir le logis par l'architecte parisien (?) Boileau : à l'édifice d'origine, formé d'un corps homogène à 5 travées, il adjoint un pavillon flanqué d'une tourelle carrée. Le château d'Houlbec est intéressant pour sa situation, dominant le vallon du Bas-Houlbec, comme le manoir du Prey (devenu château au 18e siècle) qu'il jouxte. Le logis est situé sur une terrasse, elle-même en surplomb par rapport à la partie Sud du parc qui descend jusqu'au ru. Le domaine est également intéressant d'un point de vue typologique : bien que de taille modeste, il reproduit le schéma des grands châteaux voisins, tels celui de Bizy à Vernon : importance du parc par rapport au logis, nombre de dépendances, présence d'un petit bassin pédiluve dans la cour d'honneur.

Tombeau d'Aristide Briand, ancien président du Conseil, décédé en 1932, créé sur un terrain d'une de ses anciennes propriétés léguée à la municipalité pour l'annexer au cimetière. Dalle installée par M. Bauthier, marbrier à Pacy-sur-Eure.

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Eglise Notre Dame de Cocherel : Du 12e au 16e siècle, l'église est sous le patronage de l'abbé de Saint-Ouen de Rouen, puis du seigneur du lieu (paroisse d'Houlbec-Cocherel avec l'église d'Houlbec). L'édifice d'origine médiévale (porte occidentale en anse de panier avec voussure décorée d'une guirlande gothique) fut très restauré au 16e siècle, au 18e siècle et au 19e siècle. Le clocher carré en charpente et à jours date du 18e siècle. En 1955, les habitants du village restaurèrent l'église et renouvelèrent le mobilier. Le 15 novembre 1934, le site formé par l'église, le cimetière, la tombe d'Aristide Briand et leur environnement a été classé.

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Ferme de cisterciens – La Moinerie : Au 12e siècle, Roger de Baudemont, seigneur de Houlbec, donne à l'abbaye cistercienne de la Noë, fondée en 1144 sur la paroisse de Bonneville, la terre dite de Chantelou, appelée plus tard la Moinerie, d'une contenance de 474 acres. La grange est fondée avant 1165. D'autres acquisitions viennent l'agrandir au Moyen Age. Au 17e siècle, le déclin de l'abbaye s'accompagne d'une dégradation de ses dépendances. Deux actes de 1725 et 1762, dressés pour évaluer les travaux à faire dans la ferme, évoquent une grange à blé et un colombier, et d'autres bâtiments en ruines (bergeries, grange en pan de bois dite grange "à mars"). La ferme est remise en état au cours du 18e siècle. A la veille de la Révolution, elle est devenue une des propriétés les plus vastes du domaine de l'abbaye, d'une superficie de 134 ha et 26 ares ; elle est vendue comme bien national le 30 avril 1791. Comme la majorité des dépendances de l'abbaye de La Noë, elle était isolée sur un plateau, entourée d'un mur en bauge ; ses bâtiments, en pan de bois avec remplissage d'argile ou en cailloux et mortier, étaient regroupés autour d'une cour carrée. La grange mesurait 25m de long ; elle était doublée par la grange "à mars", destinée aux menus grains semés en mars tels que l'orge, l'avoine, le millet. La plupart des bâtiments ont été transformés ou reconstruits à l'emplacement de plus anciens. Corps de logis construit vers 1830, surhaussé dans les années 1960. Les deux granges sont démontées en 1972-1973. L'étable est transformée en maison d'habitation en 1986-1987.

Manoir dit La Cailletterie : Quart de fief relevant de Crèvecoeur, possédé par la famille Le Prévost, situé à Cocherel. Aux bâtiments du manoir (17e siècle ?) en calcaire et pan de bois se sont ajoutés, probablement dans la deuxième moitié du 19e siècle, des dépendances et un corps de logis de plan carré et à étage, accolé à l'étable, formant une sorte de tourelle du côté Ouest. L'acte de vente de 1856 décrit ainsi les bâtiments : porte charretière, écuries en moellons, granges à blé et avoine, bâtiment dit des pauvres, bergeries, étables, grenier, poulailler ; au centre, une maison en pierre et colombage comprenant 3 chambres carrelées ; une charretterie, un pressoir, un four, un colombier. Aristide Briand en fut propriétaire. A côté du manoir s'étend un hameau.

Ferme de La Cailleterie

Moulin à blé dit moulin de Cocherel : En 1011, Raoul, comte d'Ivry, donne aux moines de Saint-Ouen deux moulins sur l'Eure, avec la pêcherie dans le lieu nommé Cocherel. L'édifice actuel date probablement de la fin du 18e siècle. En 1825, appartient au sieur Delacroix et exploité par les frères Morel. En 1838, il est exploité par le meunier Miserey. En 1879, il appartient à Mme de La Croix. En 1905, il appartient à Mme la comtesse de La Croix. Forme un site classé M.H. en 1943 avec le moulin qui lui fait vis à vis, sur la commune d'Hardencourt-Cocherel. Il comporte une roue hydraulique verticale de dessous en bois et métal à aubes planes de 240cm de diamètre et de 124cm de large ; vanne motrice ascendante inclinée avec commande manuelle à distance.
Pont de Cocherel : En 1364, lors de la bataille de Cocherel, "Du Guesclin passa le pont de Cocherel". Un pont est construit en 1846 par les entrepreneurs Pinar et Morel et peut-être reconstruit plus tard dans le siècle. Il est détruit dans les bombardements de juin 1940 et remplacé par un autre construit dans le même style. Il comprend 4 arches sur le bras navigable (côté Cocherel), séparées par une île à laquelle on accède par un escalier, et 2 arches sur le petit bras (côté Jouy). Un parapet métallique le couronne. L'ensemble formé par le pont et le moulin a été inscrit site Monument historique le 9 juin 1943.